Saïd Al-Lawindi, une figure égyptienne lumineuse

Mardi 22 Octobre 2019-00:00:00
' Mohamed Abdel Hafez

Lorsque le grand poète Saad Abdel Rahmane, ancien président de l'Organisme général des Palais de la culture, m'a désigné pour assumer la responsabilité de la province culturelle de l'Est du Delta, j'ai accepté ce poste en étant animé d'aspirations d'autant plus que cette zone englobe ma ville natale Al-Mahalla Al-Kobra. Cette ville qui est surtout riche par ses penseurs, intellectuels et écrivains. La province de l'Est se compose de quatre gouvernorats lesquels sont Dakahliya, Kafr Al-Cheikh, Charkiya, et Damiette. 

Parmi les intellectuels qui appartiennent à l'Est du Delta figure le grandissime Saïd Al-Lawindi qui a occupé plusieurs postes de prime importance. Ainsi, était-il entre autres directeur du Centre d'Al-Ahram des recherches stratégiques et responsable du bureau d'Al-Ahram à Paris quelques années durant. 

Al-Lawindi est natif du village d'Al-Mohandesse, relevant de la municipalité de Cherbine dans le gouvernorat de Dakahliya. De son vivant, il suivait ce qui se passait dans son gouvernorat sur les plans culturel et artistique. Il était tellement préoccupé par ce qui s'y passait au point que les uns pensaient que ces dossiers étaient simples et ne méritaient pas autant d'attention.  En effet, il a défendu plusieurs causes concernant les habitants de son gouvernorat. 

Al-Lawindi  a quitté le village d'Al-Mohandesse qu'il adorait pour suivre ses études universitaires au Caire. Ainsi, s'était-il inscrit à la Faculté de sciences politiques et économiques. Puis, il est parti en France. Là-bas, il a d’abord suivi des cours du soir dans une école de langue. Ensuite il a poursuivi ses études à la faculté pour obtenir son master et son doctorat. 

Al-Lawindi a laissé aux lecteurs arabes et égyptiens un héritage littéraire important dont on peut citer : "L'encyclopédie politique des jeunes" (en 18 tomes)," Abdel Rahmane Badawi, le poète existentialiste qui s'échappe vers l'Islam", "Murmures sous la tour Eiffel", "Le Grand Moyen-Orient, un complot américain contre les Arabes", "Turbans et Tarbouches à Paris". 

Lorsque j'étais en service, nous avons été tous les deux intéressés par le projet de mettre en place davantage de palais de  la culture. Al-Lawindi pensait surtout au gouvernorat de Dakahliya, quant à moi, je pensais à mettre en place des stands culturels dans tous les coins des gouvernorats de l'Est du Delta. Pour mettre en place ces stands, s'il n'y avait pas de place sous la houlette de l'Organisme général des Palais de la Culture, et que nul n'a voulu donner un lieu pour mettre en place ce projet. Au village d'Al-Mohandesse, c'est évidemment Al-Lawindi qui a proposé un lieu (à ses propres frais) pour créer une bibliothèque publique. Elle a été inaugurée par le poète Saad Abdel Rahmane.

En guise de conclusion, que Dieu bénisse cet homme qui a toujours défendu sa culture et son identité arabes contre toute forme de normalisation.